Extrait du journal

Profitons du jour de répit que nous lai*sent les séances législatives pour jeter un nouveau coup d’œil sur le rapport du ministre des finances. Assurément, ce rapport ne nous a pas appris que l’emprunt était nécessaire; nous le savions inévitable, l’année 1867 devant présenter un déficit considérable; mais ce que nous ignorions, c’est que les années 1868 et 1869 étaient ellesmêmes destinées à manquer d’équilibre. De ce fait assez attristant, on en conviendra, M. Magne prend facilement son parti. Décidément, nous étions allés un peu vite, lorsqu’après une première lecture du rapport, et frappés surtout par l’aveu sans ambages de la nécessité d’un emprunt direct, il nous arriva de dire que le nouveau ministre se montrait moins optimiste que son prédécesseur. La vérité, au contraire, c’est qu'entre lui et M. Fould la palme de la franchise et de la sagacité devrait être décernée à ce dernier. Au moins, M. Fould une fois dans sa vie, en novembre 1860, a-t-il osé dire la vérité tout entière !...