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La Gironde, 7 février 1868

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La Gironde
7 février 1868


Extrait du journal

Paris, 4 février au soir. Si nous n’avions pas & redouter la jurisprudence de M. Dclesvaux sur les comptesrendus, nous aurions h entretenir nos lecteurs de la séance d’hier, 3 février, où MM. Emile Ollivier, Nogent Saint-Lnurens et Belmontet ont occupé la tribune, et de la séance d’aujourd’hui, 4 février, qui vient de se clore à l’instant. Contrairement à nos habitudes, en effet, nous avons ajourné jusqu’à la dernière heure du courrier un travail que nous faisons ordinairement le matin. C’est que la situation hier était tellement tendue, il était si visible qu’une résolution décisive serait prise aujourd'hui dans un sens ou dans un autre, que nous ne nous sommes pas senti le courage d’épiloguer sur des questions de mérite oratoire ou sur des incidents relativement sans intérêt. Certes le discours de M. Emile Ollivier contient de très belles parties, et a très probablement exercé une influence sur la majorité. Assurément, le discours de M. Belmontet est rempli d’anecdotes piquantes, et il est amusant de voir ce bonapartiste dé la veille rappeler aux bonapartistes du lendemain, tels que M. Grauier de Cassagnac, ce qu’il souffrit jadis pour la cause impériale. En tout autre temps, les révélations et les déclarations de M. Belmontet eussent |été un événement ou tout au moins une agréable récréation. Mais aujourd’hui la préoccupation générale se portait ailleurs. Que veut faire le gouvernement? se demandait-on. Abandonne-t-il la loi, la maintient-il? A coup sûr, dans la journée de dimanche et même dans la journée de lundi, personne n’aurait pu répondre à cette interrogation, par la bonne raison que le gouvernement luimême était encore indécis. Mais M. Boulier est monté à la tribune, et les hésitations ont cessé. Dans un discours très bref, mais très net, quoiqu’il reflète d’une manière qu’on a lieu de croire fidèle les tergiversations de ces derniers jours, le ministre d’Etat a déclaré que la loi serait maintenue. Le gouvernement veut que la presse soit libre. Il ne la redoute pas.. . (1)...
La Gironde (1853-1935)

À propos

La Gironde est un quotidien régional fondé en 1853 par Haussmann, alors préfet de la Gironde, et grâce à l’appui Théodore-Casimir Delamarre, propriétaire de La Patrie. Racheté quelques mois plus tard par Gustave Gounouilhou, le journal devient à partir de 1857 anti-gouvernemental, opposé à Napoléon III. Modéré, il devient ainsi une force d’opposition républicaine et régionale, et un produit culturel de large consommation, au point d’être suspendu de deux mois en 1864 et poursuivi en 1869. Il sera remplacé par La Petite Gironde.

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