Extrait du journal

Palis, 6 février. Le gouvernement vient de traverser une grande crise, et avec lui le pays. S’il était besoin de démontrer par des preuves nouvelles, l’absurdité té de V i n terdictionque des j ulogements récents font peser sur les journaux, nous n’aurions qu’à invoquer le témoignage de ce qui noue arrive présentement. Les séances de lundi et de mardi ont été le théâtre d’une lutte dont le dénouement touchait aux plus vivants intérêts de la nation. Or, précisément parce qu’une situation très tendue et très périlleuse est venue se déployer et finalement trouver sa sanction dans ces deux séances, le danger pour les journaux de toucher à ces questions brûlantes était plus grand qu’à l’ordinaire; si grand qu’après réflexion nous avons jugé prudent de jeter au panier ce que nous avions écrit à ce sujet. Mais n’insistons pas sur cet aspect mesquin et ridicule de la position faite à la presse par la législation encore régnante. Nous ne l’avons signalé que comme une explication et une excuse de notre silence. Plus les problèmes mis enjeu sont délicats et difficiles, moins il est possible aux journaux de les aborder avec franchise et sécurité. Un tel état de choses constitue à lui seul la complète condamnation du ré gite légal créé depuis 1852....