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La Gironde, 31 mai 1872

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La Gironde
31 mai 1872


Extrait du journal

BULLETIN DU JOUR Bien que quelques orateurs aient prononcé d'excellents discours A propos de la loi mihtnire, en voyant la tournure aigre que prend le débat, et en CoiisMéraut que les meilleures harangues sont, après tout, celles des défenseurs du projet de la commission, nous serions presque tentés de regretter que l'Assemblée n'ait pas observé la réserve que lui conseillait le général Clmnzy. D’abord, la querelle qui a éclaté entre le colonel Denfert et le généré 1 Çhungarnier, et où celui-ci s’est permis une injure que son grand Ûge peut h peine excuser, i st de nature h produire un déplorable effet. Puis, on a entendu, toujours h propos d’armée, le duc d’Aumale faire un manifeste politique et personnel, et M. l’évoque d’Orléans se lancer dans une étrange diatribe contre les sciences exactes. Nous ne sommes certes jms les ennemis de la rhétorique et de la philosophie, mais nous supposons qu’elles no remplacent pan, à la guerre, l’art de fabriquer de la poudre, de fondre des canons et d’élever des places fortes; et si le général Troclm, par exemple, avait fait une défense aussi belle que ses discours, s’il avait eu une énergie égale à la netteté de ses théories sur l’esprit militaire, les choses auraient h coup sûr mieux tourné. N’est-ce pas le comble de la dérision que le spectacle d’un prélat éminent venant dire en pleine tribune française « qu’il a voulu étudier les mathématiques, mais qu’il y a renoncé parce qu’il ne se croyait pas capable de tout apprendre et do tout savoir, » et donuantttiübi l’exemple d’un homme qui condamne ii outrance ce qu’il ne connaît pas ? Nous n’avons pas besoin d’ajouter que M. Dupauloup a fait la tirade obligée sur le Dieu des armées et sur les bons résultats de la confession au point do vue stratégique. Ce sont là propos de séminaire qui Importent peu, mais qui fout perdre le temps.Quant au Dieu des années, cher aussi U l’empereur Guillaume et ii son épouse Augusta, voilà longtemps, hélas I qu’il est du côté des gros bataillons, des troupes bien commandées et des mathématiciens....
La Gironde (1853-1935)

À propos

La Gironde est un quotidien régional fondé en 1853 par Haussmann, alors préfet de la Gironde, et grâce à l’appui Théodore-Casimir Delamarre, propriétaire de La Patrie. Racheté quelques mois plus tard par Gustave Gounouilhou, le journal devient à partir de 1857 anti-gouvernemental, opposé à Napoléon III. Modéré, il devient ainsi une force d’opposition républicaine et régionale, et un produit culturel de large consommation, au point d’être suspendu de deux mois en 1864 et poursuivi en 1869. Il sera remplacé par La Petite Gironde.

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Données de classification
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