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La Justice, 2 février 1898

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La Justice
2 février 1898


Extrait du journal

Certains hommes politiques se sont fait une spécialité de réclamer la modification du mode de travail de la Chambre comme la principale réforme à accomplir. Mais en fait, n est-ce pas dans le rang de nos amis que se sont produites depuis longtemps les propositions tendant à renier lo travail de la Chambre. Il y a des années que nous avons demandé que la Chambre so répartisse, suivant les compétences, on grands comités délibérant sur les questions en dehors de l'apparat nuisiblo des grandes séances. La Chambre elle-même dovait > discuter le budget en séances de comité, sans tapage oratoire, les députés présentant ; de rapides observations de leur place; le contrôle parlementaire serait beaucoup plus complet et plus fécond. Lo Parlement doit transformer sa méthode de travail, réserver la solennité théâtrale de ses séances à quelques grandes discussions politiques, mais multiplier les questions précises, les interpellations no mettant pas nécessairement en danger l'existence du cabinet tout entier. Le travail parlementaire devrait être un colloque continuel, uno collaboration activo des chefs des services publics avec, les mandataires de la nation. Voilà çe que nous avons toujours demandé. Il faut pour cela que les ministères, au lieu do chercher toujours à dissimuler les dossiers au Parlement, à jouer à cache-cache avec ïe contrôle parlementaire, viennent quotidiennement éclairer le Parlement sur la vérité des faits, s'inspirer des besoins du pays traduit par ses mandants. Les ministres, nous dit-on, n'ont pas le temps d'être toujours dans les Chambres à répondre aux questions, à collaborer avec les commissions. Il faut qu'ils puissent rester dans leur ministère pour donner l'impulsion exécutive aux services. D'accord. Mais le problème n'est pas insoluble. Pourquoi a-t-on dénaturé les fonctions véritables des sous-secrétaires d'Etat, au point de les rendre impopulaires et de les laire disparaître. On a fait de ces auxiliaires des ministres, des chefs de service séparés ayant des responsabilités spéciales, des" grands directeurs de service. Ils devaient être simplement les intermédiaires quotidiens entre la Chambre et ses commissions et leur ministre; il no fallait pu g leur donner de pouvoir propre ? mais établir par eux cette prompte et continuelle réforme du pouvoir exécutif aux préoccupations multiples des députés élus pour légiférer et aussi pour contrôler....

À propos

La Justice est un quotidien républicain fondé par l’homme politique Georges Clemenceau en 1880. Malgré un tirage relativement restreint, il eut un impact considérable dans le monde parlementaire. En 1940, La Justice devient Le Mot d’ordre avant de disparaître définitivement en 1944.

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