Extrait du journal

Toute la séance a été remplie par la discussion du projet de loi sur la sécurité publique dans les chemins de fer. C'est un débat qui est tout menu, puisqu'il ne porte que sur des questions qui auraient pu faire l'objet d'un simple règlement. Et les adversaires du projet, à commencer par M. Gay, commissaire du gouvernement, semblent tirer avantage de la minutie de tous ces détails. C'est évident; le législateur ne devrait pas avoir à s'occuper du frein-continu et du moyen de rattacher un wagon à un autre. Mais & qui la faute si ce débat vient h la tribune, sinon au gouvernement qui n'a jamais su user do son autorité légitime pour imposer aux grandes Compagnies les petites réformes de matériel et de personnel que réclame la sécurité publique. M. Delattre, M. Wickersheimer auraient tout autant préféré que ces réformes lussent imposées par l'autorité ministérielle, mais qu'elles fussent réalisées. Avec des circulaires et en y tenant la main, ce progrès était possible. Mais aucun ministre n'a voulu ou n'a su élever la voix. L'initiative parlementaire a fini par entrer en scène. Tant pis pour les gouvernements qui obligent le Parlement à s'occuper de si petits détails....