Extrait du journal

Ce n'est pis nous qui chicanerons le gouvernement sur les termes de ce traité. Notre désir était de voir l'expédition se terminer au plus vite par une paix qui n'eût rien de blessant pour l'amour-propre de la France. Nous pourrions peutêtre sourire du bruyant enthousiasme des officieux. Hier encore, à ceux qui trouvaient la note de l'expédition un peu (Aère, ils répondaient on disant : « Bon I c'est Ist Chine qui payerai Vous allez voir le chiffre de millions qu'elle va verser dans le Trésor français!» On voyait, avant les vacances, dans les couloirs du palais Bourbon, des âmes naïves qui souriaient quand on leur parlait de déficit. Est-ce que le trésor de Pékin n'allait pas équilibrer le budget français l Des gazettes officieuses bombardaient Canton, saisissaient lfis douanes de Tien-Tsin, et conquéraient l'île d'Haï-Nan. On a renoncé à ces hautes fantaisies. Comme il était facile de le prévoir, noue gardons la carte à payer. Ce n'est pas nous qui blâmerons le ministère de n'avoir point lancé le pays dans une aventure nouvelle, celle-ci plus grave que les autres. Mais ses amis se sont quelque peu moqués du public; et il leur est assez difficile de mettre d'accord leurs félicitations d'aujourd'hui avee leurs espérances d'hier....