Extrait du journal

Les Alsaciens-Lorrains seraient bien ingrats s'ils ne reconnaissaient pas toute l'importance du service que leurs délégués leur ont rendu, et toute la grandeur d'âme du souverain qui a mis tant de .bonne grâce à les héberger, les congratuler, et les envoyer promener. Quand on pense que l'empereur pouvait leur fermer sa porte, les faire recevoir par un garçon de bureau, les renvoyer comme de simples Bismarcks, les congédier comme de vulgaires Waldersees, et qu'il leur a tendu la main, qu'i1 les a pressés dans ses bras, qu'il leur a dit de douces paroles, qu'il leur a promis de s'intéresser à leur sort, qu'il leur a donné le bon conseil de se méfier de l'étranger, c'est-à-dire de leur pays, comme de la peste, et que finalement il leur a refusé tout ce qu'ils lui demandaient, faudraîtils qu'ils eussent l'âme noire et le coeur sec pour rester intransigeants ou insensibles 1...