Extrait du journal

Et puis, on voit qu'avec la netteté habituelle de son esprit, il se rend un compte exact de la situation. Vous vous rappelez ce qu'il disait des élections, la semaine dernière (c'est-à-dire samedi dernier). Il les proclamait, contre l'évidence, tout a l'avantage dee siens. Et aujourd'hui?... Il ne souffle plus mot du résultat. C'était bon pour le moment où la lutte était engagée, où il fallait cacher ou atténuer, pour le second tour, la défaite du premier. Dos deus votes qui ont assuré à nos amis la majorité dans le eonseil, le second était assurément le moins défavorable aux opportunistes; ils y perdaient encore du terrain, mais moins que la première fois. M. Rane a senti qu'il serait ridicule de chanter victoire parce qu'on était étrillé un peu moins qu'on ne le craignait d'abord. Il essayait de le faire pendant la lutte, et pour les besoins de la lutte : les élections sont acquises ; et elles ont tourné au profit des autonomistes. M. Rane n'en dit plus rien. Je l'en félicite encore. Le silence, qui n'est qu'une habitude chez lui du dimanche au vendredi, devient significatif le samedi. Ce silence prouve sa perspicacité....