Extrait du journal

La ruine' Le mot n'est pas irop fort. Ruine matérielle,ruine morale. Tout craque, tout se disloque, tout s'effondre de l'autre coté des Alpes. A la froideur doul la foule a fait preuve, l'autre jour, à son entrée dans Rome, le roi peut mesurer avec inquiétude ce qui lui reste de popularité. Des scandales inouïs déconsidèrent le Parlement. Cavaliotti, parlant au uom de la démocratie, accuse Crispi de trahison. Les grands établissements (le crédit doul l'Italie se faisait gloire tombent les uns après les autres, lés uns entraînant les autres. Les recettes fléchissent partout, à la frontière, à l'entrée des villes, aux bureaux des collecteurs d'impôt. Une crise économique d'une violence inconnue jusqu'à ce jour paralyse joules les initiatives réduit à l'impuissance toutes les bonnes volontés. Et au-dessous du roi, des gouvernants, des banques, du commerce et de l'industrie, le peuple hurle de misère, ne sachant pas d'où vient le mal, ne comprenant pas encore, peut-être, où serait le remède. Jci, H est prêt aux pires violences. Là, il se prosterne plus dévotement, que jamais devant un cardinal qui passe. Faut-il écouter les révolutionnaires on le Pape? Il ne sait. Mais un peu partout — el c'est là un des symptômes les plus graves de l'état des esprits en Italie — 1 e peuple, las de souffrir, parait s'en prendre, en attendant mieux, à l'idole qui lui était chère, à « l'unité » et semble vouloir chercher dans le retour aux libertés régionales 1111 des remèdes à une situation intolérable. *...