Extrait du journal

Il y a quelques mois de ça — exactement le 22 décembre 1908 — notre collaborateur et ami, lM. Charles Humbert, nous racontait une extraordinaire histoire de frais de succession. Il s'agissait d'un reliquat de solde revenant de droit aux ascendants d'un malheureux soldat tué au Tonkin. Sur les 25 francs restant dus au défunt, l'officier ministériel, dont l'intervention avait été nécessaire — « les fonds » ayant été déposés à la Caisse des dépôts et consignations — avait touché 10 fr. 50. Le Trésor avait absorbé à peu près tout le reste. Finalement le père avait reçu 1 fr. 57. — Hàtons-nous d'ajouter, d'ailleurs, que, quelques semaines après, M. Charles Humbert nous annonçait que cette abominable injustice avait été réparée. — Comment a-t-on pu s'y prendre, administrativement parlant, pour revenir sur les frais perçus ? Nous ne savons. Ce que nous apprenons, aujourd'hui, par contre, c'est que d'autres perceptions abusives s'opèrent tous les jours. Témoin le fait que nous signale M. Edouard Petit : un droit de succession de 2 fr. 70 vient d'être réclamé par l'enregistrement, sur un reliquat de 24 francs versé à la caisse d'une mutualité scolaire d'un département du centre, par un écolier aujourd'hui -décédé. Et une seconde perception, du même genre, est également signalée dans un canton voisin....