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La Lanterne, 15 juillet 1923

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La Lanterne
15 juillet 1923


Extrait du journal

Ces « classes moyennes » que découvrit jadis M. Maurice Colrat avant d'être garde des sceaux, naturellement ; vous sayez bien, le petit village des Alpes perdu dans les sapins, traversé par le torrent iclair où les truitelles jouent sur les cailloux blancs : la bourgade bretonne au ibout de la lande qu'éclaire, dans les nuits de Brizeux la lune mélancolique ; le hameau du Nivernais caché en hautes futaies, vous offrant gratuitement le tapis splendide et frais de la mousse sous les grands chênes. Le beurre, qui sentait la noisette, le lait non écrémé, le vin clairet et guilleret, le miel parfumé de toutes les senteurs forestières, le jambon fumé au feu de genièvre et de pommes de pin, le saucisson qui pend dans l'atre, et les perches dodues, les tanches grasses, le brochet au dos noir portant arabesques jaunes sur les flancs, la truite Constellée de points d'or - ce sont des souvenirs charmants pour les classe?...

À propos

Le quotidien La Lanterne fut lancé le 21 avril 1877 à Paris par Eugène Mayer – alors coulissier à la Bourse – avec le soutien actif des radicaux de Lyon. Il connut d’abord un important succès grâce à une ample campagne de presse et à son soutien véhément du boulangisme. Titre phare de la presse radicale, le journal voit son influence s’affaiblir considérablement durant l’entre-deux-guerres avant de disparaitre définitivement en décembre 1928.

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