Extrait du journal

Il s'est bien produit, à la vérité, cinq ou six petites révoltes par ci par là. Mais elles n'ont pas réussi, ce qui fait qu'on n'a pas à en tenir compte. Il peut bien se faire qu'une insurrection carliste éclate un de ces matins en Biscaye ; mais elle ne peut manquer d'être compensée par quelque insurrection républicaine du côté de Barcelone ou de Malaga. Tout cela n'est pas sérieux, parce que les généraux en vûCTi€fîB^ïnïi^Iëntr])as. Une Insurrection qui n'est pas organisée et commandée par un général en vue n'est qu'une insurrection et jamais une révolution. Les généraux en vue s'entendent tous, quelque brouillés qu'ils soient, pour réprimer une insurrection qui, n'étant pas conduite par l'un d'entre eux, est une atteinte portée à leurs privilèges. Il n'y a que les généraux en vue qui aient le droit, en Espagne, de faire une révolution. C'est là ce qu'il y a de vraiment beau dans la Constitution espagnole. Tout ce qui, dans les autres pays, se règle par la volonté de la nation, par les votes d'un Parlement ou même tout simplement par les lois nationales, se règle en Espagne par le coup de main d'un général en vue. Ailleurs, il y a des lois, des corps constitués, une justice, des libertés, des garanties. En Espagne, tout cela tient dans le fourreau d'une épée, d'autant plus respectable qu'elle est plus déloyale....