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La Liberté, 2 novembre 1891

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La Liberté
2 novembre 1891


Extrait du journal

La discussion du budget a été interrompue hier, à la Chambre, par un débat des plus imprévus, dans lequel M. Glémenbeau a dénoncé « le pacte » de la concentration ; car, si son discours n’est pas une déclaration de guerre en bonne et due forme, ce ne serait qu’un feu de paille. Il s'agissait, sous forme d’interpellation, de sommer le gouvernement de mettre en liberté M. Lafargue, condamné pour participation latente aux événements de Fourmies et présentement candidat pour la députation à Lille. Cette sommation est faite au nom d’un prétendu respect pour le suffrage universel, dont les faveurs, même embryonnaires, auraient le pouvoir d’amnistier. Cette théorie insensée a été celle du parti républicain tout entier dans l’opposition : l’Empire a eu la faiblesse de s’y laisser prendre en 1869, avec M. de Kochefort. La majorité actuelle l’a reniée quand M. Boulanger pouvait en invoquer le bénéfice, et les radicaux, aidés des boulangeâtes, n’ont essayé de la relever hier que parce quelle pouvait profiter à un ennemi de la société. Le ministre de la justice n’a pas eu de peine à établir qu’en maintenant M. Lafargue sous les verrous, il se conforme à la loi, à la jurisprudence et aux précédents. Mais le débat s’étant élargi, par suite de la subite incursion de M. Clemenceau, le président du conseil a du monter à la tribune. Il n’a peut-être pas été aussi explicite qu’il eût été à désirer et s’est contenté de plaider les circonstances atténuantes. « 11 y a des circonstances, a-t-il dit, où il faut savoir remplir son devoir, si pénible qu’il soit. » 228 voix républicaines contre 148 ont donné raison au ministre et au ministère. La concentration a tourné : c’est aujourd'hui un liquide trouble. L’ombre de Boulanger lui a manqué. L’action de la lumière a été prompte : la décomposition et la dislocation marchent rapidement....
La Liberté (1865-1940)

À propos

La Liberté est un quotidien fondé en 1865 par Charles Muller, publiciste et polémiste. En 1866, il est acquis par Émile de Girardin, qui quitte sa fonction de directeur à La Presse pour le diriger jusqu'en 1870. Considéré comme l’un des concepteurs de la presse bon marché, il va sauver le titre en faisant passer son prix en dessous du prix de revient, et en inventa un nouveau cadre : il réduit la taille des articles, et intégra des rubriques uniques de sports, d’actualités régionales ou de littérature.

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