Extrait du journal

L'Europe se décolle ; comme ces meures de marqueterie dont le plaquage s" enfle et craque à tous les feux et à toutes les humidités, les Etats à combinaison se fendillent sous la poussée des nationalises. Le vernis des constitutions ne suffit plus à maintenir le bariolage des groupes ethniques : la glu politique colle tout, sauf les races. Depuis longtemps l'Europe centrale s'écaille, et la mosaïque austrodivers se disloque. L’Europe septentrionale « joue » à gon tour. Le divorce de la Suède et de la Norvège a épuisé les appels en conciliation. On annonçait hier de Christiania la prochaine victoire des séparatistes, qui imposent enfin la désunion des représentation.; consulaires.L’Europe, en face de deux écussons et de deux pavillons, se décidera à comprendre que deux nations se partagent la péninsule Scandinave. Cest la fin de cette raison sociale « Suède et Norvège », que son imprécision môme faisait plus forte. Peterson et Petersen auront déconnais deux vies extérieures distinctes, comme ils ont eu toujours deux intimes existences opposées. Cette nouveauté emplit Christiania d’orgueil, et Stockholm de dédain ; elle est la conclusion nécessaire, incomplète encore, de l'obstiné maclent< ndu qui divise les deux Etats péninsulelares depuis que notre Bernadette y fut, cordial et vague, entreprendre une chimérique soudure. Jamais on n’a pu définir même l’approximative opération de Bernadette. Les Suédois la qualifièrent « réunion », les Norvégiens « union » et tous deux la pratiquèrent avec une mauvaise gite également ingénieuse....