Extrait du journal

M. Quentin-bauchart, édite lettré, actif, et de bonne volonté, avait songé à transférer la mairie du VIIIe arrondissement dans Ihôtel de la Paiva, qu’occupait, récomment encore, le restaurant Cubât Je ne sais quels peuvent être les avantages et les inconvénients de cette proposition, et je me garderai bien de les connaître. 11 suffit à ma distraction d’avoir lu, par-ci par-là, et jusque dans des feuilles qui se piquent de radicalisme, de belles tirades violemment indignées et douloureusement stupéfaites contre l’initiative innocemment criminelle de M. Q tient in-Bauchart. Eh quoi 1 veut-on ramener dans nos administrations municipales le luxe corrupteur du Second Empire ; de ces temps hideux Où les ronds-de-cuir des bureaucrates étaient taillés dans du cuir de Russie — à un moment où il n’était pas question de l’alliance, au contraire ; — de cette époque dissolue où Grammont-Caderousse cassait de la vaisselle de prix, chez Tortoni, avec la pointe de la petite ombrelle de Cora Pearl. tandis que Roqueplan, lui, se Contentait de compiler du sucre sur le dos de ses confrères ; où le bon Octave Feuillet. pour faire plaisir à l'impératrice, écrivait de vaines petites comédies avec une plume de guimauve et de i’encre au caramel ; où Auber faisait la cour aux petites demoiselles dans la cour du Conservatoire, — ne lisez point ces lignes, ô chaste Théodore Dubois ! — où Olivier Métra faisait valser les sous-préfets au bal de l’Opéra, tandis que toutes les modes de Paris allaient chavirer à Chaville, sur l’herbe fleurie ? Oui. ce sont ces temps-là dont vous souhaitez le retour, mandataires trop somptueux des quartiers riches, vous qui ne craignez pas de songer à installer une mairie clans l’hôtel de la Circô de Napoléon III ! On y a aimé et on y a mangé, et tout à un prix fort élevé, et vous osez proposer qu’on y marie pour de vrai ! Honte ! Anathème ! Sacrilège î Horreur et damnation !...