Extrait du journal

Le ministre des travaux publics a eu hier une longue conférence avec la commission de la Chambre des députés dite du travail, laquelle s’occupe d’un projet enfantin,—dont nous avons précédemment parlé, — relatif aux accidents de chemins de fer. Les deux parties n’ont pu se mettre d’accord.M.YvesGuyot, qui est mieux que ces législateurs au courant de la question, ne pouvait souscrire à ce tissu de calembredaines administratives. En attendant, du 27 juillet, jour de l’accident de la ligne de Vincennes (catastrophe de Saint-Mandé) jusqu’au 26 octobre (jour de l’accident de Moirans), il y a eu sur nos chemins de fer 52 accidents, avec 90 morts et 360 blessés, dont : sur la ligne de l’Est, 54 morts et 200 blessés ; sur la ligne de Lyon, 22 morts et 62 blessés ; sur la ligne de l’Ouest, 6 morts et 35 blessés ; sur la ligne d’Orléans ; 5 morts et 26 blessés ; sur la ligne du Nord, 3 morts et 37 blessés. A ce mûrtypologie des voyageurs, il faut ajouter trois accidents survenus depuis et l’attentat commis à Villepreux contre la ligne de l’Ouest, hier même. Un des coryphées de la Fédération des chemins de fer disait dernièrement à la Bourse du Travail : « Plus il y aura d’accidents et plus nous aurons de chance de nous faire écouter. » La théorie du oui produit est rigoureuse. Voilà où est le mal et où il faut apporter le remède....