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La Libre Parole, 2 février 1912

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La Libre Parole
2 février 1912


Extrait du journal

LA CONTAGION OU CRIME Vous n'ouvrez pas un journal sans vous demander : « Quel nouveau crime, quel nouvel attentat vais-je encore ap prendre ? » Immédiatement vous êtes servi, et au delà de vos prévisions. Nous avons, maintenant, nos deux ou trois grands crimes quotidiens. Tantôt c'est une fille qui tue sa mère pour mieux lui témoi gner son affection jalouse, tantôt ce sont des anarchistes cambrioleurs qui assomment un chef de gare et tuent un gendarme. Hier, c'était un caissier au quel, selon l'expression de Rochefort, on jetait pour un sou de poivre dans les yeux en lui prenant pour cent cinquante mille francs dans la poche ; hier encore, des grévistes assaillaient les policiers. Nous en passons et de pires. Cette progression effroyable de crimes est une des caractéristiques de l'époque. Et il n'est point besoin de remonter loin pour en trouver les causes. Quand on enlève toute base morale à l'éducation d:un peuple, on supprime tout frein à la brutalité des appétits. Vous ne laissez plus que la crainte du gendarme : mais quand les malfaiteurs n'ont plus que les gendarmes en face d'eux, c'est une question de force ou une question de chance et les coups de revolver crépitent. Tant que vous disposez des cuiras siers pour charger les grévistes, des agents de police pour poursuivre les malfaiteurs, cela tient encore. Mais, te nez ! l'autre jour précisément, on par lait de la grève des gardiens de la paix... Supposez un instant qu'elle se prodiûsc, que deviendra votre ordre social artificiellement maintenu. u Tiens bon la rampe », disait Gavro che. Ne vous semble-t-il pas que la bourgeoisie maçonnique au pouvoir est en train de la lâcher ? È cho s On s’occupe chez maints de nos confrè res de la ense du français. Peut-être faudra-t-il ouvrir à ce chapitre une sous-rubrique, spéciale à lu corruption du style militaire. L’un de nos commandants de corps d ar mée a adressé une instruction relative à l’organisation des cercles d officiers de son commandement dans laquelle on relève ce passage : . « Toute réunion d’officiers comporte : 1° la Bibliothèque, 2° le caboulot... » Sans être ni bégueule, ni même puriste à l’excès, on peut souhaiter de trouver dans un document officiel, sous la signature d un général à plume blanche, un autre mot que celui de « caboulot », pour désigner la saiIe de consommation des cercles d’ofiieiers. * , * * Nos députés se demandent avec une étonnante naïveté quel microbe empoisonne l'atmosphère délétère du Palais- Bourbon. H y a pourtant vingt...

À propos

Fondée par le polémiste Édouard Drumont en 1892, La Libre Parole était un journal politique avançant des prétentions « socialistes », quoique son anticapitalisme populiste marqué se nourrissait essentiellement de liens présumés entre le capital et la communauté juive. Le journal répandait un antisémitisme virulent à travers de brutales diatribes et des unes sensationnalistes dénonçant quotidiennement des « conspirations ».

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