Extrait du journal
Dans l'atmosphère franciscaine au mi lieu de laquelle cette belle œuvre est éclose, vous ne pensez pas, j’imagine, qu’on puisse concevoir les vacances com me un chômage de l’âme- Qu’est-ce qu’une journée chrétienne durant la quelle l’âme chômerait ? Souvent, au cours de l’année, elle était douloureuse ment dispersée, tiraillée, par la variété même des occupations professionnelles ; elle sentait le besoin de reprendre ha leine, et de se recueillir, et de s'unifier aux pieds de Dieu, durant une étape un peu prolongée. Cette étape ainsi souhai tée, nos institutrices libres la ti-ouveront désormais dans cette familiale maison. Elles y pourront faire des journées de retraite, où elles s'approvisionneront de forces pour la prochaine année scolaire. Et les vocations se consolideront, et les vaillances qui couraient le risque de se refroidir se réchaufferontCar le bon usage des vacances ne consiste pas à faire le vide dans son esprit, et le vide dans son âme, sous pré texte de dételer. Malheur à ceux, mal heur à celles, qui durant deux mois de vacances, mettraient toute leur vigilan ce à ne s'occuper de rien ! La nature de l’âme a horreur du vide ; si elle écarte toutes préoccupations sérieuses, les idées nocives ou les rêves malsains sont aux aguets, tout prêts à envahir, tout prêts à encombrer. La maison familiale des institutrices libres aura les avanta ges d'une maison de repos, sans offrir les périls d’une maison d’oisiveté. Déjà, j’en ai l'assurance, certaines institutrices libres, que les exigences im périeuses de la besogne professionnelle confinent, dix mois durant, dans un de mi-isolement, aspirent vers le futur mois d'août, où dans cet asile rêvé, elles pour ront échanger avec leurs collègues les impressions et les expériences du mé tier, et reprendre courage, peut-être, en prêchant autour d'elles le courage. G est une prédication qui, dans ce cadre ami cal, leur sera facile, et trouvera facile ment un écho. Au demeurant, la « Maison de repos » résout d’autres problèmes que celui de l’emploi des vacances. Lorsque, au cours de l’année, pour un motif quelconque, une institutrice libre devait quitter son poste, ce n'était pas sans angoisse qu’el le cherchait où elle pourrait se loger dans l’attente d’un emploi nouveau. C’en est fini, désormais, de ces pénibles in certitudes : en dehors même des pério des de vacances, la maison qui s'organi se ouvrira ses portes aux collaboratrices de notre enseignement libre, durant tou tes les pauses de leur activité. Dans cette souplesse d’adaptation,par la quelle l’initiative chrétienne s’accommo de à l’infinie variété des besoins, et dans cette apostolique ingéniosité qui fait tourner ces besoins mêmes au profit des âmes, nous reconnaissons les inimita bles industries de T esprit franciscain. Pour l’œuvre nouvelle, fille de cet esprit, la trésorière de la Maison de repos des institutrices libres recevra les oboles, grosses ou petites. Et la char té catholi que, soucieuse d’assurer aux fillettes dix mois de classes, se hâtera, j’en ai con fiance, d’embellir pour leur maîtresses deux mois de vacances. Georges GOYA U, de l'Académie Française....
À propos
Fondée par le polémiste Édouard Drumont en 1892, La Libre Parole était un journal politique avançant des prétentions « socialistes », quoique son anticapitalisme populiste marqué se nourrissait essentiellement de liens présumés entre le capital et la communauté juive. Le journal répandait un antisémitisme virulent à travers de brutales diatribes et des unes sensationnalistes dénonçant quotidiennement des « conspirations ».
En savoir plus Données de classification - poincaré
- berthon
- maginot
- ferdinand buisson
- mac donald
- appl
- arago
- esterhazy
- forgeot
- compère-morel
- allemagne
- paris
- france
- ruhr
- lorient
- hambourg
- avesnes
- versailles
- hanovre
- moscou
- sénat
- maison
- havas
- ligue des droits
- m. i.
- boches