Extrait du journal

nos amis Gervaize, député de Nancy; Larquier, un des défenseurs du fort Chabrol, et Tardif, un des héros du der nier ravitaillement, celui au cours du quel l’agent Buvat tenta d’assassiner no tre ami Souverain. Par le meme train sont arrivés de Nice, de Marseille, de Paris et d’autres villes encore, plusieurs caisses de fleurs. Les Antisémites de France, de Belgique, de quelque contrée que ce soit, n’ou blient pas le prisonnier des Juifs. Nos amis ont trouvé Jules Guérin en excellent état de santé. R se plaint toute fois de ne pouvoir se promener aussi souvent qu’il le désirerait, la tempéra ture s’y opposant. Après quelques jours de soleil, la neige a repris son empire sur tout le pays de Clairvaux, et ce n’est partout que neige et glace. Ce matin, à 'arrivée, le vent soufflait en tempête et la neige tombait en abondance. Jules Guérin a été heureux de serrer les mains de nos amis et de leur dire combien il espérait dans l’avenir. Il leur a rappelé que la foi dans les idées anti juives était le meilleur soutien dans la crise que nous traversons, et le premier il donne l’exemple, car on ne l’a jamais trouvé aussi énergiquement confiant dans le triomphe de l’Antisémitisme que de puis qu’il souffre les effets de la persé cution. « Si je suis ici, leur a-t-il dit, c’est que les Juifs ont eu crainte de me voir faire de l’Antisémitisme à l’étranger ; ils sont partout. Je pouvais les combattre par tout, ils ont pensé mieux me tenir en m’emprisonnant, erreur de leur part; l’avenir le leur démontrera. « Donc, mes amis, je vous répète ce que je disais à la Haute Cour : courage et confiance. Répétez-le à tous nos cama rades, et qu’ils se réservent pour les grandes luttes futures, elles ne tarde ront pas ». Puis, ayant embrassé Jules Guérin, nos amis se sont retirés réconfortés par les chaudes et énergiques paroles du pri sonnier des Juifs. L....