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La Libre Parole, 5 novembre 1903

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La Libre Parole
5 novembre 1903


Extrait du journal

Le vote du projet Cliambon concernant les bureaux de placement n’a nullement contenté la confédération générale du tra vail, qui va poursuivre sa campagne de protestation. Dès hier, l’agitation en chambre a re pris. Le syndicat dos boulangers do la Seine a donné, à neuf heures, trois réunions, la première à la Bourse du Travail, les deux autres à Saint-Denis et à Vincennes. Le meeting de la Bourse du Travail qui se tenait dans la salle des grèves, a réuni près de 1,500 ouvriers de diverses corpora tions, surtout de limonadiers et de coif feurs. Les nombreux orateurs qui ont pris la Parole, ont protesté avec énergie contre attitude des députés et contre l’adoption du projet Chambon qui est « inaccep table. » Tous ont déclaré plus ou moins nette ment qu’il fallait d’ores et déjà envisager l'éventualité de la grève générale. La séance s’est terminée par le vote d’un ordre du jour reproduisant les divers blâ mes portés par les orateurs contre les dé putés, contre le projet Chambon, et «< pré conisant la grève générale et l’application aux placeurs de l’action directe avec toutes ses rigueurs ». Aux abords de la Bourse l'animation était très grande et la circulation était même assez difficile. Néanmoins la sortie s’est effectuée sans incidents. Il faut dire que le service d’ordre était encore très imposant. A la môme heure, comme nous le disons plus haut, des réunions avaient lieu à la Bourse du Travail de Saint-Denis et de Vin cennes. Un très petit nombre d'ouvriers c’y étaient rendus. Les orateurs entendus, ont repro duit les mêmes violences que d’habitude, contre les événements de jeudi dernier, con tre la loi Chambon et contre les placeurs. Dans les deux réunions, comme à la Bourse du Travail, un ordre du jour a été adopté préconisant également la grève gé nérale révolutionnaire. Néanmoins, il ne reste pas de ces votes l’impression qu'ils dépassent les limites d’une protestation toute platonique. L’enquête M. Cavard, directeur de la Sûreté générale au ministère de l’intérieur, qui, comme nous l’avons dit, est chargé de l’enquête sur les événements de jeudi dernier, s’est rendu, hier matin, à la Bourse du Travail pour interroger le personnel de l’établisse ment sur les divers incidents auxquels ils ont assisté» F. Javary....

À propos

Fondée par le polémiste Édouard Drumont en 1892, La Libre Parole était un journal politique avançant des prétentions « socialistes », quoique son anticapitalisme populiste marqué se nourrissait essentiellement de liens présumés entre le capital et la communauté juive. Le journal répandait un antisémitisme virulent à travers de brutales diatribes et des unes sensationnalistes dénonçant quotidiennement des « conspirations ».

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