Extrait du journal

11 Vous avez vu le commencement de la campagne contre la Banque de France, qui se résume dans le mot de Jacques Meyer : Thévenet et moi, nous sommes de mèche. Les deux associés prirent bientôt deux directions différentes. Jacques Meyer, poursuivi pour dé tournement de fonds et abus de con fiance, dut s’enfuir à Bruxelles. Thévenet, lui, était devenu Garde des Sceaux et il avait dû, bon gré, mal gré, donner l’ordre d’extrader son ancien copain. C’est alors qu’apparut Arthur Meyer, le dois constater, en historien fidèle, qu’Arthur Meyer, en cette circons tance, se conduisit d’une façon très habile et, en même temps, pour em ployer le mot qui lui est cher, d’une façon très correcte. Il était absolument engagé dans le parti boulangiste, puisqu’il tenait, avec de Mun, les cordons de la bourse de la duchesse. Il avait été constam ment mêlé aux affaires de Jacques Meyer, et il a raconté lui-même, dans le Gaulois du â juillet 1889, la conver sation qu’il avait eue avec Jacques Meyer, débordé, à propos de la Ban que de France. Dans les premiers jours de février 1888, dit M. Arthur Meyer, Jacques Meyer s’est présenté dans mon cabinet, au Gaulois,et m’a tenu ce langage: Vous savez que je suis l’un des chefs et l’un des principaux intéressés dans la campagne contre la Banque de France. Je commence a être effrayé moi-même de la tournure que prend cette affaire. Elle me déborde, mais je ne suis pas le seul. J'ai derrière moi des membres du Parlement, des avidités. Vous n'ignorez pas que c'est moi qui ai inspiré la proposition de loi de Thévenet contre la Banque de France, proposition qui a amené une baisse de cin