Extrait du journal

— Je ne connais rien, nous dit-il, de ce bruit de défaite. Je m’en tiens à ce que j’ai dit dans « Le Journal » du 31 octobre; dès ce moment j’ai exactement exposé la situation. Pour le faire, j’ai puisé à une source certaine. J’espère que les indications données dans l’article que vous me soumettez sont inexactes mais, hélas, ce qui est inexact aujourd'hui le sera-t-il encore demain 7 Des craintes angoissantes et vraiment tragi ques m’ont été exprimées par de nombreux of ficiers au sujet de nos possessions du centre de l’Afrique et c'est ce qui m’a déterminé à sai sir l’opinion publique d’une question qui met en jeu la vie de vaillants officiers, d’intrépides sol dats, l’intérêt et l’honneur de la France. Oui, il faut le dire, nos troupes du Tchad sont en danger, en grand danger. Le seul remède à apporter à cet état de choses serait d’envoyer immédiatement dans cette ré gion plusieurs milliers d hommes et d’en finir une bonne fois avec les pillards et les ennemis de notre influence. Il faudrait pour cela faire partir de Toulon quelques régiments de l’armée coloniale en gar nison dans le midi. Quarante-huit heures suffi raient à leur embarquement, avec armes et ba gages... Au ministère des colonies on déclare — comme toujours ! — ne rien savoir. Enfin, poursuivant notre enquête, nous avons vu également une personnalité auto risée qui arrive du Tchad, après y avoir passé quelques années. Nous avons obtenu d’elle des renseignements tels et d’une si haute importance, que nous nous réservons de les publier demain, afin de pouvoir leur accorder le développement qu’ils méritent....