Extrait du journal

Un de nos lecteurs, passant il y a quel ques jours rue des Martyrs, s'était arrêté devant un cheval de renfort, un côtier, dont le lamentable état faisait pitié. Quelle ne fut pas sa surprise en voyant le conducteur de ce cheval, après une courte absence, revenir avec quelques li tre* d’avoine dans sa blouse et l’offrir à la pauvre bête. — Vous nourrissez donc votre cheval vous-même ? demanda notre ami. — 11 faut bien, monsieur, répondit le brave homme. Le pauvre vie :x n’en peut f>lus, il n’a pas mangé son content. Il me aisait de la peine... On n'est pas riche, mais on a du cœur. Ce fait a été constaté par plusieurs per sonnes qui pourraient en témoigner. N’y a-t-il pas un contraste saisissant en tre la conduite de ce brave ouvrier qui pré lève quelques sous sur son maigre salaire, par pitié po r l’animal qu’il conduit, et celle de la richissime compagnie qui laisse ses chevaux crever de faim pour distri buer à ses actionnaires des dividendes plus élevés. A. N an gis....