Extrait du journal

M. Ferdinand Buisson, qui a continué hier matin son discours de la veille sur l’eus .-ignement laisse honnêtement, parmi une foule d’erreurs, percer quelques vérités qui ont pour effet de troubler légèrement ta gaucb# Heureuses inconséquences de M. Buisson Sa thèse d'hier, c’est que tous les enfants de France doivent pouvoir se développer et développer les talents qu’ils tiennent «.e la nature. M. Buisson n’a pas pris garde que cette idée est en germe dans l'Evan gile. Il ne voit qu’un conflit « entre l’esprit révolutionnaire et l’esprit chrétien, celui-ci promettant le bonheur des deux, celui-là s’efforçant de le réaliser ici bas », comme si une civilisation chrétienne n’était pas ce qu'on peut imaginer de plus parfait pour le bonheur d’ici bas. M. Buisson juge que « l'éducation désin téressée » n’existe plus parce que « nous ne pouvons plus admettre l’homme égoïste qui vit sans connaître les malheureux, attachés à la glèbe,qu’à dépeints La Bruyère ». Alors suit cet éloge de saint Jean-Baptiste de lu Salle, éloge inattendu dans la bouche de M. Ferdinand Buisson : — Dans le môme siècle, un autre homme, que nous ne connaissons pas assez — l’Egli se l'a récemment canonisé — a traduit cil actes la pensée qui est au fond même de ta description de La Bruyère. Je ne veux pas refuser mon admiration à Jean-Baptiste de la Salle, qui, chanoine riche, a renoncé à sa fortune, a voulu devenir un pauvre, afin d’avoir le droit d’enseigner, avec d’auti v» pauvres, les enfants du peuple. (Applaudis sements.! M. Gay. — Il ne faut pas expulser «es successeurs. M. Ferdinand Buisson. — Je ne suis p.«a en droit de leur parler de la pauvreté, di sait-il des malheureux associés à son œuvre méritoire, si je ne suis nas pauvre moi. même, et de l’abandon à V Providence s» j’ai, moi, des ressources contre la misère...