Extrait du journal

Ils s’étaient rués contre la Patrie. Ils avaient démoli nos croix, ils voulaient déchirer le drapeau depuis des siè cles nimbé de la gloire de ses triomphes, vaincu parfois, mais toujours fier de l’héroïsme de la race. Un moment ils l’avaient ébranlé et, le foulant aux pieds, ils espéraient le remplacer par le Veau d’or, nous courbant tous devant le dieu infâme. D’au delà les frontières accouraient les vautours ; une sarabande infernale avait communié autour de l’autel de la Patrie, et Reinach conduisait le bal. A bas l’armée ! Sus à l’armée ! telle était leur devise. Intellectuels ratés, politiciens tarés, bourgeois ventrus et pâles voyous hur laient furieusement. — Les généraux? des bandits. Les of ficiers? en y mettant le prix, nous les aurons... Soudain, une voix éclatante retentit — la voix de l’armée, fille chérie de la nation qui se lève pour défendre sa mère insultée. Les juges de Rennes, impassibles et forts, écoutent pendant de longs jours le réquisitoire contre la Patrie. Le flot passe et vient mourir au pied de leur tribunal. La meute apeurée oousse ses derniers cris et recule....