Extrait du journal
M. MARCEL DUBOIS C’est M. Marcel Dubois qui a fait hier, dans a salle de la Société Nationale d’Horticulture, la deuxième des conférences organisées par le Comité de la Patrie Française. M. Marcel Dubois est très populaire au Quar tier Latin. Professeur à la Sorbonne, il en seigne la géographie, dont il a su faire une science vivante et passionnante. Mais ce n’est pas seulement pour son admirable cours qu’on l’aime. On l'aime pour son caractère ardent et com batif. On l’aime surtout pour sa bonté et pour son indépendance d’esprit. M. Marcel Dubois est, à la fois, un brave homme et un homme brave. J'ai causé quelques instants avec lui, une heure avant sa conférence. Grand, robuste, l’œil franc et clair, les manières simples, il conquiert immédiatement les sympathies. Rien du pédant en lui ; rien du pion— rien de ce je ne sais quoi d’insupportable, qu’ont en leur personne les Intellectuels de l’autre bord, ces « anarchistes de l’estrade », comme les a appelés Barrés. On sent en M. Marcel Dubois un vrai Fran çais de France, aimable et viril, d’esprit très ouvert, mais de convictions fortes. Dès que je lui eus dit le but de ma visite, il m’a déclaré — et j’ai aimé cette netteté : — N’attendez pas de moi une profession de foi antisémite. Je, ne suis point Antisémite. On a voulu me représenter tantôt comme un protestant fanatique, tantôt comme un catho lique intransigeant. J’ai laissé dire. Je ne re connais pas au public le droit de scruter ma conscience. Mes croyances religieuses ne regar dent que moi-même ou ma famille. Je respecte chez les autres le mur de la vie privée, le mur Guillou tôt. J’entends qu’on le respecte aussi chez moi. Mais, ceci entendu, je n’hésite point à vous déclarer que beaucoup de vos sentiments concordent avec les miens. Je hais à outrance le cosmopolitisme et les cos mopolites. J’aime passionnément la France. Je la défends A raa manière. * Il y a vingt-cinq ans que je combats le libre-échange. C’est vous dire que, si je fais des réserves au point de vue de la question religieuse, je suis de cœur avec vous dans la lutte que vous soutenez, car vos .ennemis sont mes ennemis. Au fond, je répudie plutôt le mot Antisémitisme que la chose, puisqu’on dernière analyse l’Antisémitisme n’est, en réa lité qu’une des formes du patriotisme. Encore une fois, ce que je hais, de toutes mes forces, de toute mon âme, ce sent, sans distinction de face ou de culte, ces gens qui ont leur...
À propos
Fondée par le polémiste Édouard Drumont en 1892, La Libre Parole était un journal politique avançant des prétentions « socialistes », quoique son anticapitalisme populiste marqué se nourrissait essentiellement de liens présumés entre le capital et la communauté juive. Le journal répandait un antisémitisme virulent à travers de brutales diatribes et des unes sensationnalistes dénonçant quotidiennement des « conspirations ».
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