Extrait du journal

A la Martinique nous avons des forts, mais comment sont-ils armés? Y a-t-il des munitions, des servants, des magasins; a-t-on prévu, préparé une organisation quelconque pour se servir de ce qu’on a et suppléer à ce qu’on n’a pas; faudra-t-il improviser le tout en s’adressant à tout le monde au dernier moment? M. Lebon est le seul à ignorer que, sans artillerie, une colonie est un fruit mûr que le premier venu peut cueillir. Les casernes et les magasins cons truits à la Martinique avec un grand luxe, lors de l’expédition du Mexique, ne demandaient qu’à être entretenus; ils tombent en ruines. Faut-il rappeler, pour démontrer le criminel abandon dans lequel M. An dré Lebon avait laissé le réduit de notre défense aux Antilles, qu’il dut faire, il y a quelques jours, un appel urgent à la marine pour constituer la garnison strictement nécessaire dans les circonstances présentes ; marins et artilleurs sont en route depuis le 9 de mois. A la Guadeloupe l’incohérence est grotesque. Pour la défense de cette ile en 1898, M. Lebon, ministre des colonies, a purement et simplement supprimé la garnison ; il est vrai que par compensation il y maintenait qua tre commissaires coloniaux. Après cela on peut tirer l’échelle. Voilà à quel degré d’infériorité est descendue notre défense coloniale so us l’empire de l’administration du Pa villon de Flore. Il est temps, comme nous l’avons déjà dit, que l’on rapporte le funeste décret du 3 février 1890 pour appli quer nos lois militaires aux colonies et notamment celle du 15 juillet 1880 qui ne reconnaît que deux ministères mi litaires : la guerre et la marine. Commandant Z....