Extrait du journal

Hier, dans la matinée, nous avons re nouvelé notre tentative do visite au do micile du colonel. Comme nous l’avons dit, notre première tentative avait été infructueuse, et nous nous imaginions que la sonnerie électri que n’avait pas fonctionné. Cette fois, nous avons eu plus de chance. Le colonel Marchand, quand il est à Pa ris, habite, on le sait, chez M. R..., qui toujours, lui conserve, en ami, un pied-àterre. A peine avions-nous sonné, que Mme R... venait elle-même nous ouvrir la porte. Nous lui disions aussitôt le but de notre visite. « La nouvelle est fausse, nous dit cette dame. Et le colonel a été très surpris, ce matin, en lisant la chose dans les jour naux. » Je ne comprends vraiment pas pour quoi un journal s’est amusé à lancer cette information dénuée de tout fondement. Ce qu’il y a même d’incompréhensible, c’est que Y Agence Havas l’ait reproduite. Il me semble pourtant que c’est une agence sé rieuse, qui doit avoir des moyens d’infor mation directe avec le ministère de la guerre. — Est-ce qu’il n’y a vraiment pas moyen de voir le colonel? — Mais le colonel n’est pas là, nous ré pond notre aimable interlocutrice. Vous comprenez bien que, ce matin, la maison a été assiégée par les journalistes. « Décidément, nous a dit le colonel, il n’y a pas moyen d’être tranquille. Dans ces conditions, je m’en vais à la campagne, mes bons amis, et je reviendrai vous voir dans quelques jours. • Et il est parti ; je vous assure gu’il...