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La Libre Parole, 20 juin 1894

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La Libre Parole
20 juin 1894


Extrait du journal

Nous avions déjà vu, sous bien des as pects, le copieux président du conseil qui a nom Dupuy. Hier il nous est apparu à la tribune sous les traits de Janus, le dieu mytholo gique qui avait la chance de posséder deux visages, si tant est que cette parti cularité puisse être considérée comme une chance. Pour la centième fois peut-être depuis 1870, l’insoluble question de l’autonomie de Paris était remise sur le tapis. La Chambre était appelée à se pronon cer sur la prise en considération d’une proposition de M. Michelin « tendant à réorganiser le département de la Seine et la Ville de Paris, conformément au droit commun ». La commission d’initiative avait donné son avis : elle concluait à la prise en con sidération. Et M. Dupuy, aux applaudissements d’une majorité encore disciplinée, décla rait ce qui suit : — Le gouvernement, Messieurs, fait toutes réserves sur le fond, mais déclare par ma voix qu’il n’est nullement dis posé à donner à Paris un régime de droit commun. Or, pourquoi M. Dupuy changeait-il d’avis, un quart d’heure après?... En effet, à peine la Chambre venait-elle de repousser à mains levées la prise en considération de la proposition Michelin, que M. Vaillant, se basant sur les conclu sions de la commission d’enquête, deman dait la prise en considération d’une pro position tendant à « appliquer à la ville de Paris la loi de 188A sur l’organisation municipale, et au département de la Seine la loi de 1871 sur les conseils généraux ». Et M. Dupuy, invité à donner son avis, ne s’opposait plus impitoyablement à ce que Paris fût doté d’un régime de droit commun ; il formulait quelques réserves sur le fond, mais ne s’opposait plus à la prise en considération qui était adoptée quelques instants après. Pourquoi ce changement subit dans la politique du ministère à un quart d’heure d’intervalle? Etait-ce l’éloquence filandreuse du long fil de fer nommé Mesureur qui avait...

À propos

Fondée par le polémiste Édouard Drumont en 1892, La Libre Parole était un journal politique avançant des prétentions « socialistes », quoique son anticapitalisme populiste marqué se nourrissait essentiellement de liens présumés entre le capital et la communauté juive. Le journal répandait un antisémitisme virulent à travers de brutales diatribes et des unes sensationnalistes dénonçant quotidiennement des « conspirations ».

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