Extrait du journal
La différence est qu’en faisant des coups ce Juif devient généralement of ficier ou commandeur de la Légion d’honneur, tandis que l’Anarchiste est envoyé à Cayenne quand il n’est pas guillotiné.... Le Juif ayant été plus fort que l’Anarchiste a réussi à l’embrigader, à le domestiquer et à le faire crier : u Vive Dreyfus ! A bas Drumont I » c’est à dire : « Vive le privilégié, vive l’officier qui aurait été sans pitié pour le petit soldat qui aurait commis la moindre faute ! A bas l’écrivain qui a constamment pris en main la cause des faibles et des opprimés! » Ce qui fait ma force d’ailleurs, c’est d’avoir été toujours fidèle à mes théo ries sans m’occuper de l’opinion et de son vain bruit et sans avoir beau coup t./op d’illusions sur les hommes. A la veille du procès des Trente, quand on traînait dans la boue Sé bastien Faure, que je ne connaissais nullement, La Libre Parole a été le seul journal à le défendre, et je vois encore son frère qui pleurait en me remerciant. Il est incontestable qu’en se mettant aux gages de la Juiverie pour venir organiser des guet-apens contre moi, Sébastien Faure n’a pas fait preuve d’une belle âme. Tous les Anarchistes sont au fond de cet avis. Si la vieille société qui tombe en débris doit se régénérer par des hommes ayant une valeur morale supérieure à celle des hommes qui nous gouvernent, ce ne sera certainement pas de ce côté que la régénération viendra. Pour comprendre la difficulté qu’on a à rester dans l’impartialité, quand les passions sont effervescentes, il faudrait se souvenir des colères que l’on déchaînait lorsqu’on disait que le crime de Vaillant était un crime poj litique. C’était la vérité, cependant, et on n’avait pas le droit de tuer Vail lant, puisqu’on réalité il n’avait tué , personne alors que, non seulement on 11’avait pas exécuté Barbés, qui avait tué un officier de la garde municipale, mais qu’on avait fini par lui élever une statue. Il semblait vraiment que j'approu vais les attentats à la dynamite lors que je recevais chez moi la petite Si doine et que j’offrais des bonbons à cette enfant qui, chaque jour, se de mandait si c’était le lendemain qu’on dresserait l’échafaud de son père. La bourgeoisie libérale, affolée par la peur, était impitoyable pour des actes qu’elle avait loués, poétisés, ma gnifiés en vers et en prose aux temps lointains où les violents de la Révo lution la débarrassaient des Nobles qui lui faisaient obstacle. Les pauvres diables qui se mettent ainsi à la solde des Rothschild 11e sont pourtant pas les vrais coupables. C’est ce que j’ai dit bien des fois en réunion à nos amis d’Algérie qui, n’étant pas d’humeur commode, firent aux Anar chistes qui venaient se mêler d’affaires qui ne les regardaient pas un accueil plutôt frais, quoique le climat soit chaud. Les vrais coquins, ce ne sont pas les malheureux, ce sont les Rothschild, ce sont les Juifs enrichis par le vol, qui spéculant encore une fois, sur la misère, envoient ici, comme ils l’ont fait à Amiens, des hommes qui sont dans l’alternative ou de mourir de faim, ou de commettre, ou plutôt de s’engager à accomplir des actes in fâmes... Ce qu’il faut flétrir, c’est le gou vernement ignoble qui, après avoir fait voter des lois monstrueuses enle vant aux accusés le droit même de se défendre, le droit de prouver leur in nocence s’ils étaient innocents, emploie maintenant pour auxiliaires, contre des écrivains indépendants, des hommes qu’il traitait jadis comme des bêtes fauves. C’est toujours une consolation que de se dire que parmi les plus ardents à vous injurier et à vous traiter de scélérats il y en a quelques-uns qui, à l’heure des détresses, à l’heure ou tout le monde s’acharnait contre eux, ont été heureux de vous trouver. C’est une consolation et, j’ajoute, un amusement... J’ai une mémoire photographique, qui évoque les scènes du passé dans leur précise réalité. C’est comme un Guignol intérieur, un...
À propos
Fondée par le polémiste Édouard Drumont en 1892, La Libre Parole était un journal politique avançant des prétentions « socialistes », quoique son anticapitalisme populiste marqué se nourrissait essentiellement de liens présumés entre le capital et la communauté juive. Le journal répandait un antisémitisme virulent à travers de brutales diatribes et des unes sensationnalistes dénonçant quotidiennement des « conspirations ».
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