Extrait du journal

Et moi aussi je sors de chez le juge d’instruc tion ? Hier je recevais un petit bleu qui m’arracha à mon sommeil en m’annonçant que M. Meyer, juge d’instruction, avait fait déposer au journal une convocation à mon adresse. Je ne fis qu’un bond jusqu’au Palais de Justice. Après deux heures d’attente, la porte de M. Meyer s’ouvrit, et, avec cet air modeste qui ne me quitte jamais, je pénétrai chez mon juge. Il est là, l’homme dont l’œil sonde les reins et fouille les consciences. A côté de lui, un crâne luisant s’agite au-dessus d’un fouillis de dossiers. C’est celui du greffier. — - N’auriez-vous pas, monsieur, sollicité, en novembre 1S94, une place à M. Max Lebaudy ? Je cherche dans mon souvenir-. Rien ne vient. —Ma foi, non; je suis bien au journal, et n’ai ja mais eu le désir de le quitter. Alors, M. Meyer tire d’un volumineux dossier une lettre et me la met sous les yeux : — Tenez, fait-il... Est-ce bien de vous? — Oui, c’est bien ma signature. Et je lis en substance; Monsieur, Veuillez donc être assez aimable de me donner une place pour la deuxième corrida qui doit avoir Jicu après-demain, afin d’en faire un compte rendu impartial. Recevez, etc. Oui, maintenant, je me souviens ; j’ai demandé, en novembre 1894, une entrée à M. Lebaudy. pour assister à sa deuxième course de taureaux, aân d’en faire un article dans La Libre Pa...