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La Libre Parole, 23 décembre 1911

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La Libre Parole
23 décembre 1911


Extrait du journal

gouvernement n avait, d’autre .part, qu'un but : celui de faire partager au plus grand nombre possible de députés ses propres res ponsabilités. C'est pour cela que — spectacle inattendu dans un débat politique ! — M. Caillaux a consacré une partie de son dis cours à prendre à partie les députés qui avaient l’intention de s'abstenir. Le prési dent du Conseil savait parfaitement qu’un certain nombre de ses amis politiques n'o seraient pas voter contre le traité, qu’au fond ils blâment de toutes leurs forces. Aus si les a-t-il accusés de manquer de courage pour leur faire sentir la pointe et les obliger ainsi à rentrer dans le giron de la majorité des approbateurs du traité. « C’est pour parer à cette manœuvre qu'un certain nombre de mes amis et moi, nous nous sommes groupés afin de tendre la main à ces députés timide» et de dimi nuer ainsi, en leur montrant qu'ils ne se raient pas seuls à s’abstenir, le chiffre de la majorité du traité franco-allemand. « 11 était, hélas ! assez peu important que 60 ou 70 voix hostiles se groupassent contre le traité, au heu de 36. Mais il était capital, à mon avis, que ce traité ne lût voté que par le moins grand nombre de députés, afin que notre gouvernement, celui-ci, et ceux qui le suivront, et aussi ie gouvernement allemand se rendissent compte des résis tances morales que ce traité rencontrait et que, comme, on dit, le point de saturation de la patience française était atteint. Grâce à cette tactique, nous avons évité que le chiffre des approbateurs du traité atteignit et dépassât même 400 voix. Le gouverne ment espérait au moins grouper 450 suffra ges favorables sur son œuvre, ce qui aurait transformé le vote pénible du traité en un vote presque triomphal. a No ils aurions souhaité de faire descen de encore .plus bas qu'au chiffre de 393 le total des voix favorables. Mais tel quel le résultat obtenii n'est pas sans importance. Et ce qui le montre bien, c’est la fureur dé placée et ridicule des journaux ministériels contre les abstentionnistes, ces maudits abs tentionnistes qui ont fait échouer les rêves de triomphe du président du Conseil, alors crue son œuvre diplomatique, évocatrice de tristesse, devrait l’incliner au repentir. » A cette réponse de M. Bonnefous, je crois pouvoir ajouter une explication des attaques des journaux de M. Caillaux. Leur campa gne n’a d’autre but que de faire pression sur le Sénat, où l'on craint que le chiffre des abstentions ne soit encore plus élevé qu’à la Chambre. A. J....

À propos

Fondée par le polémiste Édouard Drumont en 1892, La Libre Parole était un journal politique avançant des prétentions « socialistes », quoique son anticapitalisme populiste marqué se nourrissait essentiellement de liens présumés entre le capital et la communauté juive. Le journal répandait un antisémitisme virulent à travers de brutales diatribes et des unes sensationnalistes dénonçant quotidiennement des « conspirations ».

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