Extrait du journal
Quand un peuple, quelque affaibli qu’il soit, peut encore mettre trois millions de soldats sur pied, et qu’il a pu prêter sept milliards à une amie, en échange de quelques toasts et de quelques verres de champagne, il a le droit de prendre cette attitude sans être ridicule... Comme le fait remarquer La visse, il n’est pas vrai qu’une politique, pour être une politique de sentiment et d’idées, soit forcément une politique chimérique. On croit être fort et pratique, écritil, en méconnaissant la force morale que donne un rôle généreux. L’exemple de M. de Bismarck est là pour légitimer le dédain de cette force, mais, d’abord, tout le monde n’est pas M. de Bismarck ni ne dispose des circonstances et des moyens dont il dispose ; et puis, il n’est pas vrai que le rôle de défenseur de l’huraanité soit sans profit. L’humanité, c’est au moins un mobile que les hommes d’Etat peuvent employer pour déterminer un mouve ment favorable à leurs intérêts. Il y a beaucoup de gens humains dans tous les pays, et personne n’oserait plus aujour d’hui se prononcer contre l’humanité. Une nation qui prendrait la défense de l’humanité servirait ses intérêts positifs, en même temps qu’elle acquerrait un grand prestige. Or, c’est à la France qu’il appartient de plaider la cause humaine. Elle n’es père ni ne désire aucun morceau de terre ottomane. Quand je disais que personne n’a parlé au nom de l’humanité, j’ou bliais l’Angleterre ; mais elle s’était, au préalable, retiré toute autorité et créance. Elle a gémi sur la barbarie du Sultan ; les bouches pleines ont mauvaise grâce pour gémir. Pour comprendre ces évidences, il faudrait avoir au moins un quart d’âme, une vague intuition de la gran deur, une vision quelconque de son temps. Tout cela manque au pauvre Hano taux. Devant cet horizon chargé de nuages, dans ce sourd frémissement qui agite le monde, dans ces secousses lointaines qui annoncent les tremble ments de terre prochains, il n’aperçoit qu’un homme : lui-même. Il l’aperçoit, ce cher lui-même, avec les yeux du désir, habillé déjà en académicien, échangeant des vues avec Emile Ollivier sur la politique étrangère et. cau sant de Paolo Sarpi avec le rhéteur tragique qui lui parle de Richelieu... Encore Ollivier, en sa qualité de Méridional, a-t-il été plus malin qu’Hanotaux : il s’est fait élire avant la ca tastrophe, car il prévoyait sagement qu’on ne l’aurait pas élu après... ÉDOUARD DRUMONT...
À propos
Fondée par le polémiste Édouard Drumont en 1892, La Libre Parole était un journal politique avançant des prétentions « socialistes », quoique son anticapitalisme populiste marqué se nourrissait essentiellement de liens présumés entre le capital et la communauté juive. Le journal répandait un antisémitisme virulent à travers de brutales diatribes et des unes sensationnalistes dénonçant quotidiennement des « conspirations ».
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