Extrait du journal

Voilà les dépêches d’Orient qui redevien nent menaçantes. S’il faut les croire, la Bulgarie recom mence le petit jeu de la mobilisation de deux divisions, et le conllit austro-serbe est imminent. Pourquoi ? quels faits nouveaux justi fient ces appréciations pessimistes ? Aucun, et cette constatation commande la défiance. Il y a quelques jours, le télégraphe était tout à la guerre. Le lendemain, la paix était assurée. Il est probable qu’entre les deux attitudes, de fructueuses razzias avaient été opérées à la Bourse. C’est la seule explication qu’on puisse trouver de ces nouvelles aussi sensationnel les que contradictoires. Est-ce à dire qu’un conflit armé ne soit pas à redouter dans les Balkans ? Non, et nous n’avons cessé de croire et de dire que la question d’Orient ne se dénouerait pas autrement que par les armes. Mais cette menace constante est naturelle ment exploitée par les agioteurs, et comme les agences télégraphiques sont entre les mains des Juifs, on sème la panique ou on crée la confiance suivant que la spécula tion est à la hausse ou à la baisse. C’est ce qui explique que nous n’ayons jamais pu savoir ce qui se passait au Ma roc ; nous ne saurons des affaires d’Orient que ce que nous permettra d’apprendre la Juiverie, maîtresse du télégraphe comme de tous les points stratégiques... jusqu’au jour où la guerre éclatera comme un coup de tonnerre dans un ciel serein. Albert Monniot. AU JOUR’LE JOUR...