Extrait du journal

LA RESPONSABILITÉ MINISTÉRIELLE Il parait qu’il y a une crise du pain ; c’est du moins ce que disent certains journaux, d’après lesquels Paris même serait à la veille de manquer de pain ; nous n’allons pas jusque-là, attendu qu’en cas de crise aussi aiguë que l'affirment certains boulan gers, le gouvernement, croyons-nous, pour rait prendre telles mesures nécessaires au près des grandes minoteries, pour fournir de la farine là où on en manquerait dans Paris. La situation n’en reste pas moins très ten due, la faute en est à la spéculation, quoi qu’en disent quelques gros commerçants en grains et des présidents de syndicats de courtiers ou autres agents plus ou moins intéressés. La hausse provoquée par les spéculateurs, a effrayé les meuniers qui sont arrivés à ne plus acheter. Ces derniers avaient d’autant, plus de raison d’agir ainsi que le ministre du commerce les a lui-mê me empêchés de faire des achats, puisqu’il leur disait qu’il y avait suffisamment de blé en réserve, et que les prix ne dépasse raient pas 26 fr. 60 jusqu à la fin de la cam pagne. C'est donc le ministre du commerce et partant le gouvernement, qui est le grandi coupable. Il a consciemment ou inconsciem ment fait le jeu des haussiers. Nos avertis sements ont été assez retentissants depuis quatre mois pour que nous n’ayons pas à y insister. 11 nous suffit d’avoir dénoncé presque au jour le jour ce qui se passait, nous n’avons pas été écouté. M. Fernand. David s’est contenté de faire l’éloge de Baumann de Corbeil, et de sa fabrication ; nous sommes obligé de nous demander l’intérêt que peut avoir un ministre à une pareille publicité. En résumé, depuis un mois, les parlemen taires ont discuté, ils ont donné confiance au gouvernement ; on va bientôt s’apercevoir que les discours ne suffisent pas pour rem plir les ventres affamés. F. Javary....