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La Libre Parole, 25 février 1910

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La Libre Parole
25 février 1910


Extrait du journal

Un dépôt de tramways détruit. Plus de mille personnes tuées ou blessées. Londres, 24 février. Une dépêche de New-York au « Times », annonce que le dépôt des tramways de Phi ladelphie a été détruit, hier soir, par la dy namite. 750 voitures ont été détruites ; trois personnes ont été tuées, neuf sont mouran tes, quatre-vingt-onze sont grièvement bles sées, parmi lesquelles trente-neuf agents de police, et mille sont blessées légèrement. Mille -arrestations ont été opérées. Le com merce est paralysé. Sur trois mille tram ways, une centaine seulement circulent à Philadelphie. La grève générale qui avait été proposée a été ajournée. Une autre dépôcho sur le même sujet dit : Les grévistes, soutenus par la population, continuent à régner en maîtres absolus dans la rue, et, quoique les troupes de la police et de la milice aient été renforcées, les attaques contre les tramways ne peu vent être repoussées. Un grand hangar, qui servait de dépôt aux voitures de la Compagnie, a été démo li à la dynamite, et quinze policemen qui se trouvaient dans le voisinage ont failli être tués par les débris. La foule s’est emparée d’un certain nom bre de soldats de la milice, leur a ôté leurs fusils. les a dépouillés de leurs vêtements, puis les a remis en liberté. Dix mille hommes de troupes environ ont lutté, hier, vainement contre les révoltés. On a lancé contre ceux-ci des automobiles dans lesquels avaient été placés des soldats armés. Les véhicules ont été assaillis par la foule et renversés. Un grand nombre de personnes ont été blessées. Un homme a été tué. Les chefs des grévistes ont invité tous les comités ouvriers à participer à la grève générale. Les autorités viennent de demander au gouvernement central dix mille hommes de la garde nationale pour leur permettre de lutter contre l’émeute. -»»». ...

À propos

Fondée par le polémiste Édouard Drumont en 1892, La Libre Parole était un journal politique avançant des prétentions « socialistes », quoique son anticapitalisme populiste marqué se nourrissait essentiellement de liens présumés entre le capital et la communauté juive. Le journal répandait un antisémitisme virulent à travers de brutales diatribes et des unes sensationnalistes dénonçant quotidiennement des « conspirations ».

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