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La Libre Parole, 25 mars 1920

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La Libre Parole
25 mars 1920


Extrait du journal

L'ordre du jour du Sénat étant surchargé, la Haute-Cour va être saisie d'une proposi tion de suspension de ses travaux .pendant un mois. On comprend la préoccupation de l'auteur de la proposition, les affaires du pays ne pouvant être indéfiniment sacrifiées au ju gement d’un Caillaux : je crois cependant que tout nouvel ajournement serait fort mal accueilli. Il est tout d’abord sans précédent qu'un procès ait été suspendu pour des raisons étrangères à l’éclaircissement du cas sou mis au tribunal : seul, un cas de force ma jeure, comme le renouvellement de la Hau te-Cour, a pu nécessiter une interruption. On -peut se demander ensuite s’il est con forme à la bonne administration de la jus tice, favorable à l'édification du juge, que des débats judiciaires soient coupes par un mois de silence. Enfin, on estime généralement que l’af faire Caillaux n’a que trop duré, qu’il est temps de libérer notre atmosphère de ces relents de trahison. Le Sénat n’a-t-il pas d'autres movens de dégager son ordre du jour ? Ne peut-il tenir des séances le matin, multiplier les séances de l'après-midi, abré ger les vacances de Pâques ? Une récente statistique nous apprend que pendant la législature 1911-1919‘le Sénat a tenu 422 séances, soit environ 84 séances par an, chaque séance ayant une durée moyenne de 2 heures 50. Sans être grand calculateur, on découvre que ces chiffres établissent à six heures la durée de la semaine de travail. Sans vouloir la mort des sénateurs, on peut leur demander un petit effort qui leur permettra de battre ce record. Sans doute, il serait inhumain de leur im poser la semaine de quarante-huit heures. Mais une journée moyenne de deux heures de travail paraîtrait compatible avec l'exer cice intégral de leurs facultés. Cela paraîtrait également assez harmo nieux et délicat, au moment où le chiffre de l’indemnité parlementaire va être à peu près doublé. « Au travail ! » clame-t-on sur tous les tons. Il ne serait pas mauvais que l’exemple vînt d'en haut. Albert Monniot....

À propos

Fondée par le polémiste Édouard Drumont en 1892, La Libre Parole était un journal politique avançant des prétentions « socialistes », quoique son anticapitalisme populiste marqué se nourrissait essentiellement de liens présumés entre le capital et la communauté juive. Le journal répandait un antisémitisme virulent à travers de brutales diatribes et des unes sensationnalistes dénonçant quotidiennement des « conspirations ».

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