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La Libre Parole, 25 septembre 1906

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La Libre Parole
25 septembre 1906


Extrait du journal

Fumisterie ou coup monté Le Bloc cherche à créer une nouvelle di version à ses difficultés : on apprend, en effet, que M. l’abbé Delarue aurait été re trouvé à Bruxelles, où il habiterait depuis dix jours avec Mlle Frémort t. Si c’était exact, on serait, en vérité, en clin à supposer que l’abbé Delarue est un compère d’accord avec le ministère pour faire son jeu ; car il serait incroyable que tous les limiers lancés à ses trousses ne l’eussent pas encore retrouvé et dénoncé à la presse ministérielle depuis deux mois. Mais cette histoire nous parait tout à fait invraisemblable ; il est plus probable que l’individu se donnant pour l’abbé De larue est un fumiste ou un compère. Vraie ou fausse, l'histoire qui nous vient de Belgique, va, en tous cas, donner le prétexte a tous les mangeurs de prêtres d'attaquer le clergé et la religion. On fera durer le scandale pendant quelques jours t quand on aura bien troublé les esprits n verra alors dans un coin des journaux blocards, passer une note annonçant que la véritable identité du fugîTif de Bruxelles a été reconnue et que ce n’était point l’ab bé Delarue. C’est le procédé habituel des Blocards. Il leur a toujours réussi, il n'en est pas moins méprisable. Ce qui ferait croire qu’il s'agit bien d’une mystification, c’est qu’on a choisi le jour où le juge d’instruction faisait savoir qu’il concluait à un assassinat, le jour où l’on célébrait un service funèbre à la mémoire du curé disparu, pour lancer la nouvelle de sa découverte en Belgique. LES DÉPÊCHES Voici, dans l’ordre où elles nous sont parvenues, les dépêches concernant cette nouvelle : Le faux Derucourt Bruxelles, 24 septembre. On affirme ici que l’abbé Delarue — qui ne serait pas seul — habiterait 73, rue de Constantinople, à Saint-Gilles, faubourg de Bruxelles. Il se ferai* passer pour repré sentant de commerce. Il se serait rendu ce matin au bureau de police pour faire sa déclaration de résidence. L’agence officieuse faisait suivre ce té légramme d’une note ainsi conçue : Notre correspondant ajoute qu'U croit...

À propos

Fondée par le polémiste Édouard Drumont en 1892, La Libre Parole était un journal politique avançant des prétentions « socialistes », quoique son anticapitalisme populiste marqué se nourrissait essentiellement de liens présumés entre le capital et la communauté juive. Le journal répandait un antisémitisme virulent à travers de brutales diatribes et des unes sensationnalistes dénonçant quotidiennement des « conspirations ».

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