Extrait du journal
Le Tribunal correctionnel do Limoges, dans son audience du IM courant, a con damné un pauvre diable A un mois de prison pour vagabondage et mendicité, et à deux mois do prison pour injures à la gendarmerie. Le malheureux déambulait par les chemins, on quête de besogne. Doué, U était, vagabond. Ayant, faim, il demanda A manger, ne voulant pas voler. Donc, il était mendiant. ('•oiU : un mois de prison. lit comme, au cours de l’interrogatoire, le président, demandait des explications sur un des chefs de prévention : «t Monsieur le président, répondit l'ac cusé, il faisait un temps A ni' pas mettre un gendarme dehors. »» Cela faisait l’éloge de la gendarmerie qui, comme l’année, fait, son service par tous les temps. Mais quand ou veut, tuer son chien, on dit. qu'il est. enragé; quand un président a devant lui un accusé, non seulement il le considère comme coupable, mais comme capable de toutes les noirceurs. La phrase anodine prit, dans la cervelle du toqué, les allures d'une insulte au corps de la gendarmerie, auxiliaire de la justice, et séance tenante le vagabond, le trimardour, vit sa peine augmentée de deux mois de prison. U faut vraiment que ces trois robin» aient, dans l'exercice de leurs fondions, l'Ame plus noire quo leurs jupons, pour commettre semblables attentats A t’Iiu inanité et au bon sens. C'est un petit, tableau de vie contempo raine, que cette implacabilité des juges pour les miséreux coupables d’avoir ou faim, et un grand sujet de méditations quand on la rapproche de leur condes cendance vis-A vis des voleurs do mil lions : do tous les actes de la magistrature épurée, qu'il s'agisse du pauvre hère ou du bandit de haut vol, sort le même en seignement., se dégage la même morale immorale : linriclussoz-vous I malheur aux pauvres I Deux mois de prison pour avoir dit qu'il faisait un temps A ne pas mett re un gendarme dehors ! Il ne lui eu eût pas coûté plus pour pro clamer cette vérité : qu’il tait un temps A mettre toute la magistrature dedans. Albert Moimiot....
À propos
Fondée par le polémiste Édouard Drumont en 1892, La Libre Parole était un journal politique avançant des prétentions « socialistes », quoique son anticapitalisme populiste marqué se nourrissait essentiellement de liens présumés entre le capital et la communauté juive. Le journal répandait un antisémitisme virulent à travers de brutales diatribes et des unes sensationnalistes dénonçant quotidiennement des « conspirations ».
En savoir plus Données de classification - mélino
- hervé
- waldeck-rousseau
- édouard drumont
- domange
- bertrand
- marcel ha
- arlon
- barbe
- henry marries
- arton
- panama
- arlon
- france
- paul
- montmartre
- versailles
- costa
- londres
- paris
- parlement
- bt
- union
- république française
- la république
- con
- napo
- parti radical
- a. m.
- d. m.