Extrait du journal

la foule était compacte, pour parcourir le champ de foire d'un bout à l’autre. Devant la ménagerie Bidel, le théâtre Cocherie, les cirques, il devenait littéralement impossible de passer. On se demande comment, au milieu d’une pareille cohue, les chevaux de bois trouvaient le moyen de tourner. Les tirs, les loteries, les marchands de jouets, les marchands de crêpes semblaient fort achalandés. L'étaient surtout les buvettes. Il fallait déployer des ruses d'Apache avant de pou voir découvrir un siège et, le siège conquis, avant d’obtenir un liquide quelconque ! Dans la soirée, la même affluence n’a cessé de régner autour des boutiques des vendeurs et des baraques de bateleurs. Nous sommes sorti de cet immense grouil lement , les côtes quelque peu endomma gées, les vêtements poussiéreux, et c’est avec une sorte de soupir de soulagement que nous avons gagné le faubourg Antoine — l’air libre I — poursuivi, comme en un cauchemar, par le bruit des orgues et l’odeur des fritures. G. M....