Extrait du journal

De prime abord, avant môme de con naître le résultat du scrutin, il semblait, hier, qu’on avait dû beaucoup voter. Dès les premières heures de la journée, les conduc teurs d’omnibus constataient qu’ils voya geaient presque à vide ; c’était d’un bon augure, cela prouvait que les électeurs, en grande majorité, se souciaient de remplir leur devoir, avant de s’offrir une partie de campagne. D’autre part, dans la plupart des sections, on faisait queue avant de pou voir déposer son bulletin dans l’urne. Nous avons pu faire la remarque que nombre d’électeurs, dans diverses sections, mon traient le plus vif mépris pour l’isoloir, et beaucoup s’abstenaient d’y pénétrer. Enfin, d’une façon générale, malgré l’atlluence, les opérations électorales, jusqu’à la fermeture du scrutin, se sont opérées dans le plus grand calme. Dans le premier arrondissement, sauf un va-et-vient continuel aux abords des sec tions, les divers quartiers ne présentent guère plus d’animation nue les dimanches ordinaires. Le nom de Maurice Barrés s’im pose tellement que personne ne songe à faire la moindre objection aux partisans de l’éminent académicien. Dans le deuxième arrondissement, les ad versaires de l’amiral Bienaimé se rendent nonchalamment au scrutin ; leur candidat, un pis-aller choisi faute de mieux par les Francs-Maçons

À propos

Fondée par le polémiste Édouard Drumont en 1892, La Libre Parole était un journal politique avançant des prétentions « socialistes », quoique son anticapitalisme populiste marqué se nourrissait essentiellement de liens présumés entre le capital et la communauté juive. Le journal répandait un antisémitisme virulent à travers de brutales diatribes et des unes sensationnalistes dénonçant quotidiennement des « conspirations ».

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