Extrait du journal

Il est incontestable que l'armée du crime augmente depuis quelques années dans des proportions effrayantes. Chaque jour les journaux relatent des attentats commis contre des passants par des malandrins toujours à la piste d’un mauvais coup à faire. Il n’est pas de journée qu’on n’en tende parler de coups de couteau ou de coups de revolver. Des gens tranquilles, même dans le centre de Paris, et en plein jour, sont menacés ou frappés. Dans les quartiers populaires, c’est encore pis : il y règne une véritable terreur. A neuf heures du soir, les honnêtes gens n’osent plus sortir de chez eux. Au milieu de cette ter reur, qui s’étend de plus en plus, les gens restent stupéfaits de l’indifférence appa rente de la police ou plutôt de son impuis sance. Il s’agit de savoir si les pouvoirs publics ne vont pas aviser aux moyens de calmer cette terreur et de mettre un frein à cette recrudescence de crimes. Nous savons que la Préfecture de police ne demande qu’à augmenter le nombre de ses forces. Reste à savoir si une répression sévère ne s’impose pas pour mettre un terme aux méfaits des Apaches. Puisque M. Falhères ne veut pas de la peine de mort, il faut savoir s’il peut se trouver d’autres moyens de restreindre l’armée du crime. Nous nous expliquons parfaitement bien que notre ami Georges Berry, le vaillant et actif député du neu vième arrondissement, ait annoncé à ce sujet une interpellation et s’inquiète d ap porter un remède aux inquiétudes soulevées par une série ininterrompue d’attentats Nous avons voulu, à cette occasion, nous renseigner auprès de diverses personnes, intéressées à la question, de ce qu elles pensaient des Apaches et de ce qu’il y avait à faire. L’OPINION D’UN CONSEILLER MUNICIPAL Nous avons donc interviewé à ce sujet un conseiller municipal d'un des quartiers du centre de Paris et nous touchant de très près. Voici les déclarations que nous avons obtenues : « La question des Apaches n’est pas nou velle, et les gens paisibles peuvent se de mander, avec juste raison, comment elle dure encore et comment on n est pas par venu à débarrasser Paris du plus grand nombre de ces tristes personnages....