Extrait du journal

Paris, le 35 janvier 1896. Monsieur le Directeur, Le récit que Mme Séverine a fait, dans son article, d’une démarche que mon mari, Charles Renauld, frère de père de Mme Henri Rochefort, a tentée il y a six ans, au près de M. Henri Rochefort, est absolument exact, dans les détails comme quant au fond. Ensuite, vers le mois de mars 1895, per suadée que mes lettres n’arrivaient pas à M. Rochefort (lettres où je lui demandais seulement de bien vouloir recommander mon mari pour une place meilleure que la sienne, qui lui rapporte quatre francs par jour, pas plus), j’eus l’idée de m’adresser à M. Girou, conseiller municipal, qui est, en outre, notre voisin. Je le priais, si cela lui était possible, de répéter à M. Rochefort que, par un mot ajouté au bas de sa carte, il pourrait sauver de la misère une famille honnête, qui est la sienne, puisque, enfin, il est notre beau-frère, que nos enfants sont cousins-germains des siens. M. Girou trouva toute naturelle ma dé marche auprès de lui; il m’affirma qu’il était impossible qu’un parent pût nous re fuser un si petit service, et qu’il allait faire, de son côté, tout son possible pour l’entre tenir, personnellement et discrètement, à notre sujet. Puis, il me dit: « Puisque vous n’aveZ ja mais rien demandé à l’Assistance, faites donc une lettre dans laquelle vous m’expo serez votre situation, et apportez-la chez moi; je vais essayer cîe vçrns faire aider un peu, en attendant la réponse de M. Rochefort, qui ne peut tarder. »...