Extrait du journal

La Chambre a nommé, hier, huit autres grandes commissions, et, comme la veille, les listes qui avaient été soigneusement dressées d avance, ne contenaient ie nom d’aucun membre de l’opposition. Cependant, M. Ferrette a tout de même pu parvenir à entrer à la commission des économies ; M. DuIreil à celle des affaires extérieures, et M. Piou à la commission des mines.Ce sont, je crois bien, les trois seuls députés qui, étant de l’opposition, au sens strict du mot, soient parvenus, hier, à triompher de la coalition blocavde. C’est, on né saurait trop le répéter, l'oppression brutale de la mino rité par une majorité capable de tous les mauvais coups. Mardi, sans doute, on nommera la plus importante de toutes les commissions, celle du budget, et sans nul doute elle sera tout entière composée de radicaux et de socia listes. Ce n’est peut-être pas cela qui ré jouira M. Poincaré, mais en revanche, fi me semble que l’opposition ne doit pas être mécontente de cet ostracisme. Il lui sera bien impossible de s'opposer aux folies financières qui forment le seul et unique programme de la nouvelle majorité, puisqu’on lui aura ainsi brutalement fermé la porte de la commission. Cela sera tant mieux pour elle, et j’espère bien qu’elle en tirera grand profit près de ses électeurs. La goujaterie des dirigeants du Bloc leur coûtera peut-être cher quelque jour. Ad. Papillaud....