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La Libre Parole, 30 juin 1910

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La Libre Parole
30 juin 1910


Extrait du journal

Un discours de M. Charles Benoist Hier a eu lieu le déjeuner mensuel de l’Union du Commerce et de l’Industrie pour la défense sociale, sous la présidence de M. Paul Beauregard. De nombreux députés y assistaient. Au dessert, le président prononce une courte allocution avant de donner la parole à M. Charles Benoist, qui doit faire une conférence sur la R. P. et sur la situation parlementaire. Le discours du promoteur de la représen tation proportionnelle fut plein de verve, d’esprit et d’humour. Après avoir dit ce qu’était la majorité qui s’est constituée pour défendre la R. P., l’orateur est amené à parler de la déclaration ministérielle et du vote de confiance de la veille, et il ajoute : « Quant à la mesure de sincérité des sen timents exprimés par le gouvernement, ditil, soyez certains qu’elle est dans notre propre force ». M. Charles Benoist, s’inspirant de Ma chiavel, compare Briand à César Borgia et, rappelant la séance où fut discutée la ré forme électorale : « Le 8 novembre 1909, dit-il, M. Briand a laissé échapper l’occasion qui se présentait à lui d’ôtre un véritable homme d’Etat ; il l’a certainement regretté. Quand cette oc casion s'offrira de nouveau, je suis con vaincu qu’il ne la ratera pas. » L’orateur veut un vote formel de prin cipe sur la représentation proportionnelle avant le départ des Chambres en vacances ; s’il ne peut obtenir mieux, il déposera à ce sujet un projet de résolution. Faisant allusion aux difficultés que peut susciter le Sénat, M. Charles Benoist ter mine ainsi : (t Nous avons entrepris une œuvre de restauration nationale ; de même que nous ne nous sommes pas laissé arrêter par une Chambre hostile, nous ne nous arrêterons pas davantage devant Le Sénat. Nous som mes partis en campagne avec une majorité telle que nous ne devrons nous reposer que dans la victoire. Et, pour l’obtenir, nous irons jusqu’où il faudra aller. » La seule ombre au tableau apportée par l'orateur, c'est que, d’après ses explications sur la lutte engagée, il semble que les qua tre ans de législature ne seront pas de trop pour accomplir la réforme demandée. Les électeurs, zélés partisans de la R. P.,...

À propos

Fondée par le polémiste Édouard Drumont en 1892, La Libre Parole était un journal politique avançant des prétentions « socialistes », quoique son anticapitalisme populiste marqué se nourrissait essentiellement de liens présumés entre le capital et la communauté juive. Le journal répandait un antisémitisme virulent à travers de brutales diatribes et des unes sensationnalistes dénonçant quotidiennement des « conspirations ».

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