Extrait du journal
« — Avez-vous des cartes d’invitation? leur demande-t-on. — Non, répondent-ils. — Alors vous n’entrerez pas, car la rôwnion est privée, leur dit notre ami Devos. Nous sommes ici chez nous, dans une salle louée à nous, et nous avons bien le droit, il nous semble, d’y admettre qui nous vou lons. » Qu’importe aux Apaches le bon sens ! Que leur importe le Droit, la Liberté !... — Nous voulons la réunion publique i Nous voulons protester contre les menson ges que vous aller débiter 1 » hurlent-ils. Ces cris sont un signal. La bagarre Les Apaches qui étaient au dehors arri vent à la rescousse et font aussitôt cho« rus avec ceux qui sont sortis du café. Nous avons alors l’impression très nette que le coup est organisé et que tous ces voyous-là, dont la plupart sont abomiîïablement ivres, obéissent à un mot d’ordre venu de loin, exécutent un plan dûment préparé. L’endroit est, au reste, des plus propices au guet-apens machiné par les gens de la Défroque. On ne peut pénétrer, en effet, dans le théâtre, que par un long couloir sombre, resserré — un vrai coupe gorge. Courageusement Devos, Mery, Boisandré, Camiran. Gaëtan Lohy, se sont placés en travers du couloir, face aux Apaches, bien décidés à rester les maîtres chez eux. Derrière eux — et nous ne craignons pas de le dire au risque de mécontenter cer tains — une dizaine seulement de patriotes avaient osé quitter leurs chaises pour venir leur prêter main-forte si besoin en était et faire respecter la liberté du domicile et de la parole menacée par les Apaches. • Tout de même, devant le petit nombre de nos amis, les Apaches s’enhardissent. On leur refuse le droit d’entrer dans la salle. Ce droit ils vont le prendre. Ils se ruent, en une poussée formidable, sur le petit groupe qui garde le couloir, se figurant que nos amis vont se désunir sous le choc et leur permettre le chambardement qu’ils se proposent. « Mais ils trouvent une résistance à laquelle ils ne s’attendaient pas. Nos amis sont peu nombreux, mais ils ont de l'estomac et ils le font bien voir. Poussés, écrasés, entourés chacun d'uns...
À propos
Fondée par le polémiste Édouard Drumont en 1892, La Libre Parole était un journal politique avançant des prétentions « socialistes », quoique son anticapitalisme populiste marqué se nourrissait essentiellement de liens présumés entre le capital et la communauté juive. Le journal répandait un antisémitisme virulent à travers de brutales diatribes et des unes sensationnalistes dénonçant quotidiennement des « conspirations ».
En savoir plus Données de classification - dreyfus
- boisandré
- gaston mery
- andré
- chautemps
- tournade
- ribot
- barillier
- bour
- combes
- france
- champigny
- montmartre
- galli
- rennes
- paris
- israël
- humbert
- tarbes
- alsace
- conseil de guerre
- cour de cassation
- journal officiel
- union
- écoles de france
- vive la république
- comités de la ligue
- bastille
- chambre
- a. m.