Extrait du journal

Si le progrès est régi par une loi, cette loi implique-telle un fatalisme plus ou moins absolu, le fatalisme de la tradition, le fatalisme du milieu, climat, race, opinion ambiante; le fatalisme des circonstances qui ne seraient en rien l’œuvre des individus et des sociétés, mais dont, au contraire, les individus et les sociétés seraient l’œuvre La loi ne serait-elle pas exclusive de la moralité et de la responsabilité humaines ? L’homme ne serait-il qu’un instrument inconscient d’une tâche dont il ignorerait l'économie, l'objet et le terme ; un agent d’exécution qui n’aurait même pas le mérite d’une obéissance acceptée? L individu serait-il étranger à sa destinée qui s’accomplirait sans lui, et malgré lui? Les sociétés, elles aussi, dans leurs développements, n’auraient-elles qu’un rôle imposé qu’elles seraient réduites à réciter, quand elles se feraient l’illusion de le composer....