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2 août 1951


Extrait du journal

Sont-ils morts pour rien? LA liste est déjà longue des alpinistes victimes de leur audace. Les noms de Roger Duplat et de Gilbert Vignes, disparus dans l’Himalaya, viennent de s’y ajouter. Certains se révoltent contre le sacrifice de ces hommes. Sans lui dénier une certaine grandeur, ils l’estiment inutile. D’aucuns même vont jusqu’à l’assimiler à un acte de sui cide. Eh bien ! non. Ces audacieux qui s’attaquent aux cimes ne sont pas des téméraires. Instruits par les escalades de leurs aînés, fort expérimentés eux-mêmes, ils préparent minu tieusement leurs expéditions. Ils en savent les risques et tâchent de se prémunir contre eux. « Mais, dira-t-on, à quoi cela sert-il de s’exposer à tant de périls ? Quel avantage y a-t-il pour les hommes de prendre pied sur un sommet inhabitable ? » Aucun, en apparence, si, par avantage, l’on entend un quelconque profit financier ou stratégique. Mais peut-on oublier que Dieu a livré à l’homme la créa tion pour qu’il s’en rende maître ? N’est-ce pas poursuivre l’œuvre du Créateur que d’explorer le monde, dans ses plus hauts sommets comme dans ses abîmes marins les plus profonds ? En connaissant davantage l’œuvre de Dieu, n’aurons-nous pas des raisons nouvelles d’admirer sa toutepuissance ? Il reste, en outre, de ces hommes un exemple de vaillance. En cherchant à dominer des sommets réputés inaccessibles, ils ont tenté de se vaincre eux-mêmes et de se dépasser. Ils sont tombés dans cet effort. Ils ne sont donc pas morts pour rien. G. RAVOIN....
À la page (1930-1951)

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