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La Petite Gironde, 1 septembre 1885

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La Petite Gironde
1 septembre 1885


Extrait du journal

DANS LA GIRONDE Le Comité de fusion a adressé à M. Jules Ferry la lettre suivante : N° 1171 Bordeaux, le 29 août 1835. Monsieur le Député, MM. Camille Pelletan et Brousse, vos collègues à la Chambre, feront une conférence publique à Bor deaux, dans la salle de l’Alhambra, le mardi 1” sep tembre, à huit heures du soir. Nous avons l'honneur de vous inviter à venir expo ser vos idées, contradictoirement avec les leurs. Nous ne doutons pas qu’en ce moment de période électorale, où le suffrage universel a besoin d'être éclairé, vous n’ayez à cœur de prouver que vous ne redoutez pas la discussion au grand jour et que vous ne reculez pas plus devant lés réunions publiques que devant les réunions privées. Nous vous prions, Monsieur lie Député, d’agréer nos civilités très distinguées. Pour le Comité de fusion (organisa leur de la réunion) : * Signé : Maurice FuitT, L. Cazaux, vice-présidents. M. Jules Ferry a fait à la lettre qu’on vient de lire la réponse suivante : Bordeaux, le 30 août 1885. Messieurs, Votre lettre n° 1171 m’invite à une comparution contradi ctoire pour mardi prochain avec mes hono rables collègues MM. Camille Pelletait et Brousse. Je crains que votre Comité ne se soit mépris sur le but de mon voyage à Bordeaux. Mes amis politiques m’ont fourni l’occasion d’expo ser devant 4,000 citoyens venus de tous les cantons de la Gironde les opinions d’un républicain qui compte déjà parmi les anciens du parti, sur une si tuation électorale grave et nouvelle. Cette satisfaction me suffit. Quant à la campagne des réunions publiques plus ou moins sérieuses, plus ou moinn intolérantes qui s'organise à Bordeaux, permettez-moi de vous faire remarquer quelle ne me regarde pas et que mes amis politiques sont de taille à la suivre sans avoir besoin qu'on les y aide. Je vous prie d’agréer, Messieurs, l’assurance de mes sentiments distingués. Jules Ferry....

À propos

Au début simple déclinaison à prix modique du journal La Gironde, La Petite Gironde devient de plus en plus autonome à la fin des années 1880, lorsque sa diffusion dépasse – et de très loin – celle de son vaisseau-mère pour atteindre les 200 000 exemplaires à l'orée de 1914. Centriste modérée à l'origine, sa ligne éditorialse se droitise au fil des ans, jusqu'à devenir proche de celle de L'Action française dans l'agitation de la Première Guerre mondiale. Sans surprise, le journal sera collaborationniste en 1940, puis interdit en août 1944.

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